Le Donjon de Vez présente cet été la première grande rétrospective consacrée à Robert Couturier depuis 2005. Considéré comme l’un des sculpteurs les plus importants de l’après-guerre en France, aux côtés d’Alberto Giacometti ou Germaine Richier, Robert Couturier revient au premier plan avec une vingtaine de sculptures monumentales et grandeur nature, exposées dans les jardins et les salles du Donjon.

Une vingtaine de sculptures de Robert Couturier (1905-2008) investissent le Donjon de Vez, offrant une rétrospective saisissante de cet artiste discret mais fondamental, témoin et acteur d’un XXe siècle foisonnant d’avant-gardes et de bouleversements esthétiques majeurs.

Durant plus de soixante ans, dans le silence feutré de son atelier de la villa Seurat à Paris, Couturier explore inlassablement le corps humain – et plus particulièrement le corps féminin – qu’il érige en matériau premier. Formé au dessin et à la lithographie, il développe peu à peu un langage sculptural personnel, né dans le sillage d’Aristide Maillol, rencontré en 1928. Mais à la mort de ce dernier en 1944, Couturier s’en affranchit résolument pour tracer sa propre voie : celle d’un « anti-Maillol », où le vide devient forme et l’invisible, tout aussi essentiel que le visible.

Sa sculpture se transforme alors : plutôt que d’imposer les formes, il les suggère. La matière se creuse, s’évide, s’ouvre, laissant circuler l’air, la lumière et le regard. Couturier parle de « forme ouverte », une esthétique du retrait plus que de l’ajout, qui engage le spectateur à entrer dans l’œuvre, à en éprouver les rythmes et les tensions. L’œil ne saisit plus une seule image figée, mais une multiplicité de perceptions, mouvantes selon l’angle de vue.

Ce « dessinateur de la sculpture » joue avec les pleins et les vides, avec les équilibres subtils entre force et fragilité. Il ouvre une voie singulière où l’art ne se donne pas d’un bloc, mais se découvre dans une respiration, une poésie du quotidien. À travers le bronze, le plâtre, la pierre, et même des objets usuels intégrés à ses œuvres, il crée une sculpture allusive, vivante, toujours en dialogue avec l’espace qui l’accueille.

Alliant tradition et modernité, Couturier renouvelle la représentation de la figure humaine en l’abordant avec une liberté radicale. Son langage plastique, pluriel et épuré, fait de lignes étirées et de formes suspendues, invite à une contemplation active, presque méditative.

Cette exposition, organisée avec le soutien de la Galerie Dina Vierny – représentante de la succession de l’artiste – rend hommage à une œuvre aussi discrète que puissante, profondément ancrée dans la vie et la poésie du monde.

Le Donjon de Vez est un lieu incontournable du patrimoine français. Situé au cœur de l’Oise, véritable forteresse médiévale, le Donjon de Vez est devenu en 1987 un lieu dédié à la création contemporaine. Abritant un ensemble d’œuvres monumentales, le Donjon et son parc bénéficient d’une mise en valeur originale qui allie installations in situ et architecture féodale. Le Donjon de Vez conjugue patrimoine et modernité, tel un pont entre les époques médiévales et contemporaines.

CLASSÉ MONUMENT HISTORIQUE DEPUIS 1906

PARC DE SCULPTURES MONUMENTALES DEPUIS 1987

LABELLISÉ « JARDIN REMARQUABLE » EN 2007

 Samedis et dimanche de 14h à 18h du 24 mai au 29 juin 2025.

 Tous les jours de 14h à 18h du 1er juillet au 31 août 2025.

 Samedis et dimanche de 14h à 18h en septembre et octobre 2025.

Exposition du 22 juin au 2 novembre 2025

Week-end, juin, septembre et octobre 14-18h

Tous les jours de juillet et août 14-18h

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