
Une histoire riche à Nanteuil-le-Haudouin
La commune de Nanteuil-le-Haudouin est un lieu riche en histoire et en patrimoine, traversé par la Nonette, rivière qui prend sa source sur son territoire avant de se jeter dans l’Oise à Gouvieux.
Un fief prestigieux, au cœur de l’histoire de France
Ancienne propriété gallo-romaine prospère, Clovis offrit la terre de Nanteuil à l’un de ses officiers généraux. À partir du Xe siècle, le territoire de Nanteuil entra dans le comté de Valois, suite au mariage entre Raoul II et Adèle, et y demeura jusqu’au XVe siècle. C’est durant cette période que les seigneurs de Nanteuil et de Crépy se distinguent : proches de la famille royale, compagnons de croisades, serviteurs de la cour et de l’Église, ils participent activement aux grandes affaires du royaume. La famille de Nanteuil s’éteint au XIVe siècle. Leur château fut ruiné en 1416, destructions causées par les Bourguignons pendant la guerre de Cent Ans.
En 1525, un mariage fait passer le domaine entre les mains de Henri de Lenoncourt, qui fait reconstruire le château dans un style Renaissance. Ce nouveau château attire plusieurs fois le roi François Ier et sa favorite, la comtesse d’Estampes. Le domaine est alors érigé en comté à la demande de cette dernière.
En 1556, le domaine est vendu à François de Lorraine, duc de Guise. Ce puissant personnage, proche du roi Charles IX, forme en 1561 avec Anne de Montmorency et Jacques d’Albon un triumvirat catholique pour contrer l’influence croissante des protestants. Opposés à la politique de tolérance religieuse menée par Catherine de Médicis, ces trois chefs militaires et politiques contribuent à déclencher les Guerres de Religion. Après avoir quitté la cour, le duc se retire à Nanteuil, où il convoque une assemblée solennelle de fidèles catholiques, avant de rentrer à Paris en défiant l’autorité royale. Le massacre de Wassy en 1562, commandité par le duc de Guise, en marque le début des Guerres de Religion. François est assassiné peu après. Le roi, méfiant, ordonne alors secrètement à son fils de vendre ou d’échanger le comté. Finalement, en 1576, le domaine est remis au maréchal Gaspard de Schomberg, officier allemand, et reste dans sa famille jusqu’en 1658, date à laquelle il passe au maréchal d’Estrées, puis à la maison des Bourbon-Condé jusqu’à la Révolution française.
Dès la première année de la Révolution, la famine frappe la population. Le château est vendu comme bien national en 1794 et démoli. Ce domaine, d’environ 30 hectares, avait été un lieu de pouvoir prestigieux, traversé par les plus grandes figures de l’histoire de France. Aujourd’hui, près de la médiathèque, des panneaux explicatifs avec QR codes permettent de visualiser une reconstitution vidéo du château tel qu’il était au XVIIIe siècle, dans le cadre d’un projet porté par l’association Histoire et archéologie de Nanteuil-le-Haudouin.
Nanteuil au cœur des conflits mondiaux
Pendant la Première Guerre mondiale, Nanteuil-le-Haudouin est occupé par les Allemands dès septembre 1914. Le 6 septembre, alors que les troupes françaises doivent contenir l’avancée allemande vers Paris, le général Gallieni, gouverneur militaire de la capitale, prend une décision audacieuse : il réquisitionne environ 1 200 taxis parisiens pour transporter en urgence près de 5 000 soldats jusqu’au front de la Marne, notamment autour de Nanteuil-le-Haudouin. Les véhicules, partis dans la nuit du 6 au 7 septembre, parcourent 50 km jusqu’à l’avant-ligne. Ce geste symbolique marque fortement les esprits : la mobilisation rapide de civils pour soutenir l’effort de guerre devient un symbole de l’unité nationale et de la résistance face à l’envahisseur. Cet épisode, surnommé les Taxis de la Marne, reste une image marquante de la Grande Guerre.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, Nanteuil est bombardée en 1940. Plusieurs habitants s’engagent dans la résistance ou en paient le prix fort :
• Jules Dubrulle, conseiller municipal communiste, déchu de son mandat en 1940, arrêté en 1941, interné à Royallieu, déporté à Birkenau où il meurt en septembre 1942 ;
• Gilbert Chevance, résistant, mort en déportation le 27 janvier 1944 à Sonnenburg ;
• Maurice Richy, assassiné par les Allemands en août 1944 ;
• Léandre Vigogne, agent de la SNCF, mort durant la guerre.
Un patrimoine précieux
L’église Saint-Pierre, dont le portail est classé aux Monuments Historiques depuis 1908 (et le reste depuis 1966), est une des rares églises fortifiées de la région. Elle se distingue par sa façade flanquée de deux tourelles octogonales qui lui donnent un aspect de château. Édifiée à la fin du XIIe siècle, elle a été restaurée après la Seconde Guerre mondiale, notamment par l’association pour la sauvegarde de l’église.
Le prieuré clunisien Notre-Dame de Saint-Babylas, fondé vers 900 par les seigneurs de Nanteuil et rattaché à l’ordre de Cluny en 1095, abrita jusqu’à la Révolution pas moins de 26 sépultures de familles nobles. On peut encore y observer quelques arcades.
La Chapelle des Marais, fondée en 1202 sur un site déjà utilisé à l’époque Gauloise. Elle fut d’abord un oratoire dépendant des religieux de Notre-Dame de Juilly, puis prieuré en 1777 sous les bénédictins de Nanteuil. Tombée en ruines pendant la Révolution, elle fut reconstruite en 1821. Elle est aujourd’hui un joli petit édifice dans un cadre agréable.
Restaurants à Nanteuil-le-Haudouin

