Situé entre Nanteuil-le-Haudouin et Dammartin-en-Goële, sur l’ancienne route royale reliant Paris à Maubeuge, Le Plessis-Belleville est un bourg chargé d’histoire, dont le nom a longtemps évolué au gré des propriétaires successifs du domaine, jusqu’à la destruction de son château.

Le blason de la commune est une représentation symbolique de son identité : un château sur fond bleu rappelle son passé seigneurial ; un écrou et un épi de blé sur fond rouge évoquent les activités industrielles et agricoles locales ; enfin, le plan cadastral sur fond jaune illustre la structure du territoire.

Le village relevait autrefois de la seigneurie d’Ermenonville. Au XVIIe siècle, il devient la propriété de Claude Guénégaud, célèbre financier du royaume, qui y fait construire un château grandiose, proche par son allure de l’École militaire de Paris. Orné de chefs-d’œuvre artistiques, dont des fresques de Charles Le Brun – peintre du château de Versailles – et entouré d’un vaste parc à la française, le domaine connut une lente dégradation au fil des changements de propriétaires. Les dernières traces du château, notamment ses douves situées derrière l’actuelle mairie, furent dégagées en 1990. Le château du Plessis fut également le dernier lieu de vie de Marie-Thérèse Levasseur, compagne du philosophe Jean-Jacques Rousseau, décédée le 12 juillet 1801.
L’église Saint-Jean-Baptiste, érigée au XIXe siècle, se distingue par sa construction en brique, un matériau rare pour la construction d’une église dans la région.

Le Plessis-Belleville et les communes voisines d’Ermenonville, Lagny-le-Sec et Ève ont accueilli un aérodrome installé au XXe siècle pour les groupements de divisions d’entraînement. Mais c’est le nom du Plessis qui fut attribué à l’aérodrome grâce à la présence de la gare. Ici, l’illustre aviateur Pierre Prier, premier à avoir rallié Paris à Londres en 1911, y travailla pour former de nombreux as de l’aviation française, dont Georges Guynemer.

Au début du XXe siècle, le Plessis-Belleville comptait environ 440 habitants, dont la majorité travaillait dans l’une des quatre grandes fermes locales. Georges Bataille, fils et petit-fils d’agriculteur, diplômé de l’institut agricole de Beauvais, reprit après la Première Guerre mondiale l’exploitation familiale. En 1927, il s’associa à un mécanicien, Antoine Léger, pour fonder la Société Bataille et Léger, d’abord à Lagny-le-Sec puis au Plessis dès 1929.

Renommée Ateliers Poclain en 1930, l’entreprise doit son nom à une mare utilisée pour le rouissage du lin située en face de la ferme familiale. En picard, une mare se dit une “poche” qui se prononce « pok ». “Poc à lin” est donc devenu « Poclain ».

En 1939, l’atelier comptait une cinquantaine d’employés, spécialisés dans le matériel agricole. Après la Seconde Guerre mondiale, la production explosa, notamment avec l’invention de la pelle hydraulique, plaçant Poclain au premier rang mondial dans ce secteur. L’entreprise déménagea à Crépy-en-Valois dans les années 1980, avant de fermer définitivement en 2003.

Grâce à cette activité, l’arrivée de centaines de salariés doubla la population du village et favorisa l’émergence de nombreux commerces et services. Aujourd’hui, les anciens locaux de l’entreprise accueillent des passionnés qui restaurent les machines Poclain et un partenariat entre la municipalité et l’association Génération 2 a permis la création de la Fondation Poclain, dédiée à la conservation de l’histoire de l’entreprise à travers archives, microfilms, photos et documents. Cette initiative a mené à l’ouverture d’un musée sur le site.

En hommage à cette aventure industrielle, un Square Poclain a été aménagé, avec une aire de jeux pour enfants, offrant un lieu de détente et de convivialité à toutes les générations.

Le Plessis-Belleville offre aussi des espaces de verdure appréciés des promeneurs. Un parcours de santé est accessible près de l’étang de Pontchartrain, dans un cadre naturel agréable, où se trouvent les bassins écologiques de récupération des eaux pluviales du quartier du Lièvre. Ce coin paisible, fréquenté par les promeneurs, est aussi un lieu de vie pour la faune locale – on y entend volontiers le chant des grenouilles.