Un village au patrimoine historique riche

Situé au cœur de la vallée de la Sainte-Marie, le village de Glaignes possède une histoire riche et fascinante, témoignant d’une occupation humaine très ancienne. En effet, la découverte en 1874 d’un squelette de femme vieux de 30 000 ans ainsi que d’une grotte aux morts contenant une quarantaine de squelettes, des poteries et des silex, attestent d’une présence humaine remontant à la préhistoire.

Evolution du village

À l’origine, Glaignes était une dépendance de la maison royale de Verberie. Cependant, au fil des siècles, le village a subi de nombreuses destructions, notamment durant la guerre de Cent Ans ainsi que les guerres des XVe et XVIe siècles.

Un événement marquant de son histoire eut lieu en 1649, en pleine Fronde, avec le duel interdit entre Jean de Saint-Michel de Hangest, seigneur de Glaignes, et François, seigneur du fief de Javelle. Cette querelle, née de la capture d’un lièvre sur les terres de François, se termina tragiquement au lieu-dit « la Justice », dans un champ depuis appelé « la Pièce au Lièvre ». Jean y trouva la mort et fut immédiatement enterré dans sa garenne, tandis que François, blessé, survécut huit jours avant d’être inhumé sous l’autel de l’église de Béthancourt-en-Valois. Ces deux enterrements se firent dans le plus grand secret afin de ne pas recevoir de préjudice de la part du roi de France.

Le patrimoine religieux du village est remarquable, avec son église Sainte-Marguerite (ou Notre-Dame), classée Monument historique depuis 1913. Construite entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle, elle est l’une des plus anciennes du diocèse. Lors de travaux d’assainissement, des ossements, des clous, des perles ainsi qu’un sarcophage y furent découverts. Un élément pittoresque de cette église est son véhicule funéraire muni de roues de bicyclette, utilisé autrefois pour transporter les défunts. En 2019, l’arrivée de « Monsieur Lecoq », le coq du clocher, a marqué un nouvel épisode de son histoire.

Histoire du Château

Le château de la Garenne est un autre site emblématique de Glaignes. Acquis en 1869 par le vicomte de Chézelles, amateur de vénerie, il entreprit d’y fonder l’équipage « Picard Pic’Hardi » et fit aménager un parc en 1874 par le paysagiste qui conçut le tracé du Bois de Boulogne. Réquisitionné par les Allemands en 1914, il servit d’hôpital militaire avant d’être transformé en prison durant la Seconde Guerre mondiale. De 1972 à 2006, il abrita la Manécanterie de Glaignes, accueillant les Petits Chanteurs à la Croix de Bois. L’ancien château du XIIe siècle fut démoli pour laisser place à des communs destinés aux gens de maison et aux écuries, aujourd’hui appelées les Écuries de Beaumarais.

Un patrimoine riche, entre art et histoire

Glaignes fut également le berceau d’une lignée de mousquetaires, la famille Billard de Lorière, établie dans le village de 1766 jusqu’au XIXe siècle. Le peintre et poète Jacques Ernotte, illustrateur de Gérard de Nerval, y laissa également son empreinte artistique.
Le village possédait plusieurs moulins, dont un moulin à blé et une usine à huile, transformée en 1775 en manufacture de papier. En 1849, le graveur Charles Meryon acheta un stock de papier issu de cette usine, réputé pour la qualité exceptionnelle que lui conférait la pureté des eaux de la Sainte-Marie. Plus de 250 de ses œuvres, imprimées sur ce papier verdâtre, sont aujourd’hui exposées à travers le monde, notamment à New York, Séville et Toronto.

Parmi les monuments singuliers du village figure une lanterne des morts, monument typique du XIIe siècle. Cette petite structure creuse est surmontée d’un pavillon ajouré où l’on hissait, chaque soir, une lampe destinée à guider les âmes des défunts vers leur repos éternel. Celle-ci fut inaugurée en novembre 1930.
Un autre élément du patrimoine de Glaignes est son lavoir à impluvium, caractérisé par son ouverture sur le ciel, témoignant des traditions d’autrefois.

Enfin, l’association GLANA joue un rôle essentiel dans la préservation et l’embellissement du village. Grâce à son engagement, des panneaux explicatifs ont été installés à travers Glaignes, et une statue de Sainte-Marguerite a été érigée, permettant aux visiteurs de mieux comprendre l’histoire et les richesses de ce village au passé prestigieux.

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