Éve est un petit village du Pays de Valois dont l’histoire est riche et variée, marquée par des vestiges du passé médiéval, de la Révolution française, ainsi que des événements de la Première Guerre mondiale.

Le pont qui traverse le ru de Longueau évoque les liens avec la famille Montmorency, seigneur de Dammartin-en-Goële avec la sculpture du blason de la famille. Ce pont était probablement un marqueur de territoire et un ancien péage qui a traversé les âges.

Un autre lieu marquant de l’histoire d’Éve est le hameau d’Orcheux, aujourd’hui disparu. Ce hameau, qui comptait une grande ferme, des maisons et une chapelle, est devenu un hameau fantôme après 1835. En 1831, il était encore un lieu de vie animé, avant d’être converti en grange puis abandonné par ses habitants.

Le château d’Éve, un édifice qui appartenait à un marquis ayant fini sa vie dans la prison de Senlis durant la Révolution française, a également disparu aujourd’hui. Cependant, après la Révolution française, il fut acquis par Antoine Joseph Santerre, commandant de la Garde nationale de Paris, qui y vécut une dizaine d’années avant de le vendre à M. Bernier de Villeneuve-sous-Dammartin. Ce dernier fit raser le château pour construire une grande demeure près de la mairie.

Le XIXe siècle fut également une période d’essor industriel pour la commune, notamment avec l’industrie de la dentelle et la découpe de papier pour confiseurs de Paris, deux secteurs qui occupèrent une place importante dans la vie locale à l’époque.

La Première Guerre mondiale a marqué un tournant pour la commune d’Éve. En 1914, elle faisait partie du terrain du groupement des divisions d’entraînement du Plessis-Belleville. Entre 1915 et 1916, la commune accueillait des divisions d’entraînement pour pilotes et mitrailleurs, dont certains venaient de toute la France et même de l’international. Bien que les terrains d’entraînement se situaient au Plessis-Belleville, le personnel et les stagiaires, eux, logeaient dans les villages alentours, notamment Lagny-le-Sec, Ermenonville, et surtout Éve qui accueillit la plus grande partie du groupement. Les habitants d’Éve ont également assisté à l’entraînement de figures célèbres de la guerre, comme Léon Flameng, un coureur cycliste devenu combattant, and Jean Renoir, futur réalisateur.

Durant la Seconde Guerre mondiale, l’histoire d’Éve fut aussi marquée par la déportation de Paul Reaul, conseiller municipal, arrêté en juin 1941 et déporté à Auschwitz, où il mourut en août 1942. Son engagement et son martyre demeurent un témoignage poignant des souffrances subies par les habitants pendant cette période sombre, on peut encore apercevoir une plaque en son honneur dans le village.

Un des monuments les plus remarquables d’Éve est son église Notre-Dame, un bel exemple d’architecture médiévale et gothique. Construite au XIIe siècle, elle a subi des dégâts importants durant la Guerre de Cent Ans, avant de connaître une nouvelle façade de style gothique flamboyant. Son clocher roman, surmonté d’une haute flèche octogonale, est un symbole de la richesse historique de la commune. L’église, classée monument historique pour son clocher et ses vitraux depuis 1862, fut rénovée dans les années 1980, avec son classement comme monument historique en 1987.

Le château que l’on peut voir aujourd’hui dans le village date du XIXe siècle. Depuis 1997, l’édifice a été transformé en résidence de retraite médicalisée.