Cuvergnon est un charmant village situé au nord-est de Betz, sur la plaine entre la forêt de Retz au nord et la vallée de la Grive au sud.

La commune se distingue par la diversité de ses hameaux et écarts, avec notamment Villers-les-Potées et Grandchamp, ainsi que les fermes des Tournelles et du Plessis-le-Boulgre. Un lieu-dit appelé « La Cantine » marque la frontière entre Cuvergnon et Antilly, rappelant son passé industriel en tant que dortoir pour les ouvriers de la râperie d’Antilly.

Villers-les-Potées, situé au nord du village en lisière de la forêt de Retz, était autrefois sous la seigneurie d’Antilly. Grandchamp, quant à lui, semble s’être développé autour de la ferme des Tournelles, ancien fief fortifié. La ferme du Plessis-le-Boulgre, autrefois dépendance de Crépy, fut offerte par les comtes à leur capitaine.

Le territoire de Cuvergnon a été occupé dès la Préhistoire, comme en témoignent les nombreux objets retrouvés aux alentours : bifaces, racloirs, burins, pointes et autres outils en silex. Pendant des siècles, le village fut morcelé en plusieurs seigneuries. Au XVIIIe siècle, une partie de Cuvergnon, incluant certains hameaux, appartenait à la maison de Vassan. En 1769, Victor de Riquety, marquis de Mirabeau, obtint des lettres de terriers, précisant les droits et usages de la seigneurie. L’autre partie du village était sous la dépendance de la seigneurie d’Antilly.

L’église Saint-Vaast, datant principalement de la fin du XVIe siècle, conserve des éléments plus anciens des XIIe et XIIIe siècles. Son architecture est intrigante, notamment en raison des rochers sous les contreforts, jadis enfouis, et de la brique posée irrégulièrement sur l’ensemble des façades. Les fenêtres, en grande partie remaniées, présentent une perte de remplage sur la façade sud, tandis que celles du côté nord en conservent quelques vestiges.

À l’intérieur, la nef est vaste et claire, avec un plafond en charpente apparente. Le chœur, voûté d’ogives, est orné d’un maître-autel et d’un retable magnifique. La chapelle Notre-Dame conserve encore un autel et un retable en bois, tandis que la chapelle Saint-Vast, partiellement détruite par un incendie en 2011, garde les traces de ce drame. Un lutrin remarquable trône dans l’abside, tandis qu’une statue de Saint-Sébastien, inscrite aux Monuments Historiques, est conservée au musée de l’Archerie et du Valois à Crépy-en-Valois.

Louis Graves évoque au XIXe siècle un pèlerinage ancien, organisé les premiers dimanches de mai et d’octobre, pour invoquer la guérison des enfants infirmes. Après des prières à l’église, les pèlerins se rendaient à la « Pierre Saint-Vast », un gros bloc de grès sur le chemin de Bargny, pour faire le tour de la pierre en priant.

Le village a vu naître le 24 décembre 1888 Palmyre Augustine Thion, dite Palmire Levasseur, une actrice prolifique ayant tourné dans plus de 120 films en 27 ans de carrière. Ses rôles lui ont permis de donner la réplique à de grands noms du cinéma français comme Jean Gabin, Michel Morgan, Michel Simon ou encore Fernandel.