Boursonne est un petit village situé en lisière de la vaste forêt de Retz, à la frontière du département de l’Aisne, proche de Villers-Cotterêts. Cette situation particulière plaçait autrefoisBoursonne à cheval entre deux bailliages : le bailliage de Valois et celui de Soissons. Entouré donc sur trois côtés par la forêt majestueuse de Retz, le village offre un cadre paisible et verdoyant, propice aux balades.

Le cimetière communal abrite un carré militaire où reposent 123 soldats français tombés pendant la Première Guerre mondiale. Parmi eux, 26 ont perdu la vie en 1914, notamment lors de la bataille de l’Ourcq. Certains de ces hommes ont trouvé la mort à peine 48 heures après leur débarquement en train à Nanteuil-le-Haudouin.

Les autres tombes sont celles de soldats tombés lors de l’offensive du Chemin des Dames et de la bataille du Matz qui a arrêté l’avance des troupes allemandes au nord de Compiègne. Ce nombre important de sépultures s’explique par la présence d’un hôpital provisoire installé dans le château du village.

Ce dernier édifice, datant du XVIIe siècle et de style Renaissance, est aujourd’hui une propriété privée abritant les Haras de Boursonne. Il aurait été édifié à l’emplacement d’un ancien château fort. Ce domaine fut autrefois la demeure du romancier et dramaturge Armand Durantin. Une anecdote raconte que Durantin avait apprivoisé un écureuil qui l’accompagnait lors de ses sessions d’écriture et s’amusait avec ses crayons.

L’église Saint-Pierre de Boursonne est un édifice datant du XIIᵉ siècle, doté d’un portail orné de colonnettes et d’archivoltes. Elle se compose d’une nef unique, d’un transept de style gothique tardif et d’un clocher construit au XVIIIᵉ siècle. Ce dernier, coiffé d’un toit en ardoise, s’élève sur quatre étages, dont le dernier est percé de baies géminées.

À l’intérieur, la nef, lumineuse, offre une charpente apparente tandis que le chœur, voûté d’ogives, dévoile un mobilier riche et bien conservé, comprenant notamment des fonds baptismaux et quelques vestiges de peintures polychromes. Une anecdote historique raconte qu’en 1792, l’église fut victime d’un vol lors duquel un ciboire, un calice et une grande croix furent dérobés. Le peu de mobilier restant fut alors envoyé à Crépy-en-Valois pour préservation.

Aux abords de l’ancienne gare de Boursonne/Coyolles, une curiosité naturelle attire les passionnés de spéléologie. Découverte en 1896 lors du creusement d’un puits, cette cavité abrite la plus grande rivière souterraine connue de Picardie.

En se promenant dans le village, on peut également remarquer sur la façade d’une maison, face à l’église, un alignement d’os d’animaux, probablement de moutons, de porcs ou de veaux. Cette pratique ancienne, répandue notamment en Bretagne, consistait à utiliser les os comme tuteurs pour soutenir les rosiers, les arbres fruitiers ou les vignes. Plus résistants que le bois et moins vulnérables à la rouille que le métal, ces os avaient aussi parfois pour fonction de délimiter la mitoyenneté d’un mur.