Authenticité et patrimoine rural
Boullarre est un petit village de 190 habitants situé sur un plateau céréalier, sur le versant sud de la vallée de la Grivette. Ce paisible village offre aux visiteurs un cadre authentique et de nombreuses découvertes patrimoniales. Le village est niché au cœur d’un territoire rural, où les habitants vivent principalement de l’agriculture depuis des siècles.
Histoire du village
Boullarre a connu de nombreux noms au fil des siècles, parfois avec une simple lettre de différence. Cette évolution linguistique témoigne de l’ancienneté du lieu et de son histoire mouvementée. De plus, les habitants de Boullarre, qui vivaient principalement de l’agriculture depuis des siècles, tiraient parti des terres fertiles de la région.
Au XIXe siècle, Boullarre comptait un écart nommé Mongobert, aujourd’hui intégré au village et identifié comme la grande ferme située à l’entrée sud. Cet édifice se dresse sur une ancienne voie romaine reliant Meaux à La Ferté-Milon, rappelant l’importance historique de la position géographique de la commune. Enfin, des vestiges d’un cimetière médiéval ont été découverts sur le territoire communal. Toutes ces découvertes et ces détails rappellent la longue histoire de la région.
La bataille de Boullarre (11 et 12 juin 1940)
La commune de Boullarre fut marquée par la bataille des 11 et 12 juin 1940, qui s’est déroulée sur le versant sud de la vallée de la Grivette, entre Neufchelles et Betz. Ce combat tragique, oublié de l’histoire, a coûté la vie à 33 soldats français appartenant au 68ᵉ bataillon de chasseurs alpins, au 66ᵉ bataillon de chasseurs à pied, au 260ᵉ régiment d’infanterie, ainsi qu’aux 15ᵉ et 19ᵉ régiments de tirailleurs algériens.
Après des recherches initiées par le petit-fils de l’un de ces soldats, les noms des victimes ont été retrouvés dans les archives militaires. Une commémoration en leur honneur a eu lieu les 29 et 30 avril 2024, avec des conférences, des visites guidées, des expositions, un camp militaire, une fanfare, des dépôts de gerbes et l’inauguration d’une stèle dédiée à ces hommes morts pour la France. La place où se trouve cette stèle a été renommée en l’honneur du chef de bataillon Henri Joseph Lefebvre, commandant du 66ᵉ BCP lors de la bataille.
Non loin de l’église, la ferme voisine porte encore les stigmates de la Seconde Guerre mondiale, avec une façade mitraillée, probablement lors de la bataille.
L’église Saint-Étienne
Inscrite aux monuments historiques en 1927, l’église Saint-Étienne est un édifice qui surprend par son architecture discrète mais raffinée. Son chevet plat, d’une qualité peu commune, appartient à l’architecture du Soissonnais. Le clocher se situe dans la première travée du bas-côté sud. La façade est austère avec un portail simple surmonté d’un oculus, tandis que le chevet dévoile une élégance romane d’esprit. À l’intérieur, la lumière inonde la nef de trois travées, révélant des boiseries récemment restaurées et des retables d’une grande finesse.
La villa de Man
Boullarre fut également le refuge d’un grand artiste, Georges Laugée, peintre naturaliste français né en 1853 à Montivilliers, en Seine-Maritime. Ami du célèbre Jean-François Millet, Laugée était reconnu pour ses œuvres inspirées par la nature et la vie rurale. Vers 1930, alors qu’il perd progressivement la vue, il s’installe dans la villa de Man, où il passe les dernières années de sa vie avant de s’éteindre en 1937. Cette villa accueillit également des militaires durant la Seconde Guerre mondiale.
Une idée de balade
Boullarre offre aux visiteurs une petite balade au cours de laquelle on peut suivre ses plaques Michelin de 1934 ou encore le tube Michelin toujours en bon état avant de rejoindre la ligne de chemin de fer Ormoy-Villers / Mareuil-sur-Ourcq, mise en service en 1894, qui est aujourd’hui devenue la Voie verte du Pays de Valois.